Tranche de vie

Injection

Envie de faire du tri dans vos amis ? 

Après la politique et la religion, un autre thème vient intégrer le sacro-saint des sujets à dispute : la vaccination. Pour cet article, j’ai sorti les ciseaux de couture, certains vont être habillés pour l’hiver et les oreilles siffleront assurément. 

Par Perrine Tavernier

 

S’il y a bien une chose de positif que je reconnais à cette pandémie c’est d’avoir pu écarter certaines personnes de mon entourage. Vous savez les personnes que beaucoup disent « toxiques ». En ce qui me concerne, j’ai placé la jauge un peu plus basse et je me suis débarrassée des tarés.

Le premier coup de balai a été donné dans les débuts de la pandémie. L’isolement a fait son travail et la fonction « bloquer » de mon téléphone n’a jamais si bien fonctionné envers les personnes susceptibles de relayer des théories délirantes.J’étais assez contente parce que finalement, je n’avais pas trop de cinglés autour de moi.

Le deuxième coup de balai qui a lieu en ce moment même, je concède ne pas l’avoir vu venir.

“Douter de tout conduit souvent à croire en n’importe quoi.”, c’est un professeur à l’université de Nottingham qui a trouvé cette formule. 

En novembre dernier, lorsque l’annonce d’un vaccin efficace à plus de 90% a été faite, j’étais euphorique. Je ne suis pourtant pas pro-vaccin mais j’ai en tête la balance bénéfice/risque.

Bien sûr, l’euphorie a laissé place aux interrogations et à l’appréhension face à l’inconnu que nous allions vivre avec l’expérimentation mondiale d’un nouveau vaccin. Les semaines d’attente du démarrage de la vaccination à Hong-Kong m’ont permis de murir ma réflexion et de cheminer vers un choix basé sur un ressenti. Car il est vrai qu’avec ces vaccins, nous n’avons aucun recul sur le long terme, pas même sur leur durée d’efficacité. 

Il y a quelques jours pourtant, j’étais assise sur une chaise, un dossier à la main, en train d’attendre ma première injection. 

Je m’étais bien gardée d’ébruiter mon choix et surtout mes craintes.

Je ne voulais pas croiser un partisan du gang, ces personnes persuadés de détenir « la vérité officielle ». Nous, les Français, avons toujours cette petite tendance à savoir mieux que tout le monde et le moins qu’on puisse dire, c’est que pour certains, ça ne s’est pas arrangé avec la pandémie.

Le gang de Hong-Kong est une minorité (heureusement).

Leur ligne de conduite : opposition permanente, plainte et arrogance incluses.

Pionniers pour distiller des absurdités, ils ne doutent de rien, non jamais.

Ils collectionnent les injustices. 

Ils sont contre les masques, comme si le reste du monde se réjouissait d’en porter un. En signe de protestation, ils le placent sous le nez ou pour les plus teigneux sous le menton. C’est simple, toute personne masquée les agace.

Ils vous parlent des mesures de distanciation sociale et du principe de quarantaine en vous expliquant que c’est plus compliqué pour eux alors que, vous aussi, vous vivez à Hong-Kong et par conséquent, vous vivez exactement la même chose.

Enfin, ils sont anti-vaccin et sur ce sujet ils étaient les premiers à tirer la sonnette d’alarme (avant même que le premier vaccin n’apparaisse, faut-il le préciser). Ils ont réponse à tout et sont capables de vous sortir des remarques telles que « Tu t’es fait vacciner ? Tant mieux, je n’aurai pas besoin de le faire ! » 

C’est là où cela devient trop puissant pour moi car le gang ne craint pas le virus en revanche le vaccin…

Le gang sait rebondir et maintenant que la campagne de vaccination à Hong-Kong a été partiellement suspendue, ils se plaignent de ne pas pouvoir être vacciné.

On sait tous qu’on est râleur, on passe notre temps à critiquer ouvertement ou à comparer avec ce qu’on a déjà vu, lu, gouté, fait, appris… 

Que chacun ait une opinion, soit. Tout le monde y va de sa petite analyse, moi la première. Mais de là à tenir des discours incohérents en essayant de convaincre avec des propos parfois même dénués de toute rationalité…

A Hong-Kong, on ne peut pas se réfugier derrière le motif de non-éligibilité ou de rupture de stock. On a la possibilité de se faire vacciner et de choisir son vaccin.

Alors, la décision nous appartient, elle est personnelle et elle n’est pas facile à prendre.

 

Ma playlist

Artiste : Lewis Ofman

Album : Attitude

Titre : Attitude