Culture

HK Theatre Association : « The last Funnyrole Home »

Création originale d’Emilie Guillot, « The last Funnyrole home » est une comédie noire où, selon l’auteure, on retrouve des personnages à la fois électriques et éclectiques. Des sœurs séparées, un amant secret, un voleur brillant, un artiste romantique ou encore un bloggeur hystérique, tout est réuni pour que le spectateur soit en alerte permanente. Une ambiance sombre autour de l’avenir d’un funérarium situé au cœur de Hong-Kong et qui apporte son lot de surprises et de rebondissements. Nous avons voulu en savoir plus auprès de la Française Emilie Guillot, directrice de HK Theatre association.

Propos recueillis par Catya Martin

 

Trait d’Union : Vous proposez pour ce spectacle une création originale, pourquoi ?

Emilie Guillot : Faire du théâtre, c’est avant tout inventer un monde qui nous inspire.

J’ai écrit il y a bien longtemps l’un de nos premiers spectacles HKTA Quartier Pigalle. Le cheminement de cette création m’avait beaucoup émue. J’ai découvert ce jour-là une passion impatiente pour l’écriture.

J’ai de l’imagination et la dessiner sur papier m’est assez facile. Avec Quartier Pigalle ainsi que notre long métrage L’arrivée d’un typhon, j’ai toujours eu un ou deux écrivains professionnels à mes côtés pour me guider. Pour ce spectacle, c’est un peu différent. J’ai écrit seule la plus grande partie et n’ai été aidée que pour le démarrage.

Cette année nous avons un groupe d’acteurs qui regroupe des Français, Hongkongais, Russes, Espagnols ou encore Anglais. Un mélange culturel que je me devais d’explorer. Je voulais donc leur offrir un spectacle bien à eux.

 

Pourquoi ce choix d’écrire une comédie noire ?

Ce sont les meilleures à mon goût.

Un zest de tristesse avec un poil d’amour, et une pincée de bonheur. Le tout arrosé de larmes et de rires. C’est la recette d’un bon spectacle pour moi.

Mes élèves ont chacun une force ou une faiblesse de jeu bien particulière. Certains sont plus aptes à la comédie et d’autres au jeu dramatique. Il fallait trouver une histoire qui puisse consolider toutes sortes d’émotions et de jeux. Nous avons travaillé sur de l’improvisation de personnages et leurs relations pendant deux mois sur un thème précis. Je voulais trouver un lieu commun qui nous permettait de réunir un grand nombre de personnages. Je voulais quelque chose d’assez décalé. Les enterrements et leur côté sombre, c’est ce qui était intéressant.

Au travers de recherches intenses et de contacts avec des entreprises de pompes funèbres en France, j’ai donc pu m’inspirer de quelques anecdotes. Ce qui a vraiment apporté à l’histoire, ce sont les cours d’improvisation. Les acteurs sont arrivés avec des histoires surprenantes. Nous nous en sommes donc inspirés.

 

Qui sont les acteurs choisis pour cette pièce ?

Ce sont nos acteurs amateurs de la saison 2017/2018. Nous nous devons de leur offrir l’opportunité de monter sur scène. Je leur ai donc proposé cette aventure. Nous en avons perdu quelques uns en cours de route. Le théâtre demande beaucoup de concessions et d’implication. Les survivants souffrent mais donnent tout ce qu’ils peuvent et je pense que nous ne serons pas déçus, bien au contraire. Pour moi, l’esprit du théâtre amateur est avant tout se lâcher, jouer, ne pas s’imposer de règles et oser se mettre en danger.

 

Combien de temps pour finaliser ce projet ?

Trois mois. Il y a eu beaucoup de rebondissements et des imprévus qui nous ont fait repousser l’écriture. J’ai faillit tout lâcher. Je ne voulais en aucun cas décevoir mes acteurs avec un spectacle non-fini. Avec le courage, la confiance et l’énergie de tous, je me suis concentrée sur ce que nous avions et cela m’a permis de lâcher prise, de me concentrer sur la mise en scène d’une première partie, puis, je me suis relancée. C’est un risque énorme que je ne regrette pas.

 

Quelle a été la partie la plus compliquée ?

D’abord réunir tout le monde. Je retravaille le calendrier des répétitions pour satisfaire tout le monde. Nos acteurs amateurs ont une vie à côté des cours. Je dois donc créer des personnages qui vont bien ensemble, tout en tenant compte des disponibilités des uns et des autres.

Ensuite, trouver le budget. Nous ne devrions plus avoir à souffrir de donations au sein de notre association, mais malheureusement, nous en souffrons encore et toujours. Il nous faut donc réussir à produire un spectacle hors norme, de qualité avec peu de moyens.

 

Quelle est la suite pour HKTA cette année ?

Nous continuons à grandir. Les cours adultes ouvrent leur porte pour la prochaine saison en septembre prochain. Pour les anglophones et francophones, quatre spectacles à venir avec, j’espère, un autre film en 2020. Nous avons beaucoup de projets pour avec de belles collaborations. Il faut donc maintenant assurer les budgets de ces années là pour tout concrétiser.

 

 

« The last Funnyrole Home »

Mercredi 30/Jeudi 31 mai-19h30

Y-studio Youth Square – 238 Chai Wan Rd, Chai Wan, HK

Informations/réservations : http://hkta.org.hk