HelperChoice : l’éthique et la dignité avant tout
A Hong-Kong depuis 2008, Laurence Fauchon travaillait en salle des marchés à son arrivée dans l’ancienne colonie britannique. Obligée de rester alitée lors de sa première grossesse, elle prend conscience des difficultés rencontrées pour l’embauche d’une aide à domicile, avec des agences ne tenant pas vraiment compte de ses critères, ni du bien-être des employées proposées. C’est alors qu’elle décide de créer, en 2012, une plate-forme en ligne, connectant employeurs et employées. HelperChoice venait de naître et est aujourd’hui référencé en Asie mais également au Moyen-Orient.
Par Catya Martin
En un clic, chaque utilisateur a accès à une multitude de candidatures correspondant aux critères préalablement établis.
Gratuite pour les “futures” employées, cette plate-forme est financée par les employeurs potentiels. Aujourd’hui plus de 30.000 familles y sont regroupées, dont à 50 % d’expatriés. Une fois la sélection faite, les employeurs rencontrent les personnes sélectionnées, en moyenne 5 à 10, avec si besoin un retour des employeurs précédents.
Pour un montant de 290$HK par mois, chacun a accès à une base de données regroupant plus de 100.000 profils avec des critères très différents et une disponibilité réelle puisque plus de 5.000 sont en recherche active. “Si au bout d’un mois ils ne trouvent pas, ils peuvent reconduire mais généralement en un mois le choix est fait”, explique la jeune femme de 32 ans.
Pour les documents administratifs, HelperChoice travaille avec deux agences reconnues pour la qualité de leur travail. “Les agences avec qui nous travaillons sont sérieuses et surtout n’exploitent pas les employées de maison comme c’est souvent le cas à Hong-Kong”, tient à préciser Laurence Fauchon. “Les frais sont alors pris en charge par les employeurs”.
La plupart du temps ces démarches ne sont pas nécessaires, ce sont souvent des personnes qui viennent de finir leur contrat de deux ans ou dont l’employeur repart de Hong-Kong. “Dans ce cas-là, elles ont deux semaines pour trouver un nouvel employeur. Là, il n’est pas nécessaire de passer par une agence, et la plupart des employeurs décident donc de s’occuper des démarches administratives eux-mêmes”, indique la jeune femme.
La notion d’éthique est très importante dans la démarche de Laurence Fauchon. « Il y a énormément d’agences qui exploitent ces jeunes femmes. Notre plateforme est gratuite pour elles et évite ainsi les abus que l’on peut connaître », tient-elle à ajouter.
Pour Laurence Fauchon, il faut que tous les nouveaux arrivants soient au fait de certains abus pratiqués aujourd’hui à Hong-Kong.
Avec la mise en place de la gratuité pour les jeunes femmes, ce sont plus de 8 millions de dollars US de frais jugés illégaux qui ont été évités. « Certaines agences pratiquent des prix exorbitants pour les employées de maison en recherche d’un emploi. Ces femmes sont souvent recrutées dans des villages sans avoir d’idée sur ce qui les attend une fois ici. Je souhaite tout faire pour éviter cela », souligne-t-elle.
« Notre philosophie est basée sur l’humain, l’écoute et la discussion », précise cette maman de deux filles de 2 et 4 ans.
La jeune française a mis en place des formations gratuites pour les employées de maison. Elle propose de l’aide pour les entretiens d’embauche mais aussi des cours d’anglais, de développement personnel ou encore de sport.
Depuis son lancement ce sont plus de 7.000 employées de maison qui ont ainsi pu trouver un emploi sans avoir à s’endetter à travers des frais d’agence toujours plus importants.