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Grande « soirée de l’amitié Chine- France » sur CCTV et TV5MONDE

En étant le premier chef d’Etat occidental à établir des relations diplomatiques avec la Chine le 27 janvier 1964, le général de Gaulle n’imaginait peut être pas la pérennité de cette décision symbolique. 50 ans plus tard, à l’issue d’une année commémorative riche de près de huit cents événements en Chine et en France, une émission de télévision co-produite par CCTV et TV5MONDE avec le concours de l’Institut français à réuni a Pékin un panel d’artistes chinois et français. Arielle Dombasle, Patrick Bruel, Vincent Niclo, Laurent Korcia, Anne Queffelec, Yelle, Jeanne Cheral, Christophe Barratier accompagnés par l’orchestre symphonique de Shanghai ont ainsi donné la réplique aux artistes chinois pour célébrer la fin de cette année anniversaire.

Première coopération franco-chinoise dans l’histoire de la télévision, la « Soirée de l’amitié Chine-France » sera diffusée sur TV5MONDE ASIE le 19 février prochain à 21h. Trait d’Union était présent lors de l’enregistrement et a recueilli les confidences des artistes français…

Christophe Barratier – Réalisateur

« C’est rigolo parce qu’il faut que je vienne en Chine pour passer à la télévision ! Normalement je suis toujours derrière les caméras là je me retrouve devant et c’est moi qui ai eu cette idée saugrenue il y a deux mois de diriger une chorale de jeunes Chinois pour cette émission.. Il faut savoir supporter la pression parce que l’émission va être regardée par des centaines de millions de téléspectateurs et je ne suis pas un professionnel de la scène Je ne pensais pas que le film Les choristes était encore aussi connu, j’étais venu le présenter il y a dix ans et apparemment il est resté très inscrit même chez les jeunes écoliers qui m’ont fait signer des autographes et les affiches du film ! Je suis venu diriger une chorale de petits Chinois qui chantent « Vois sur ton chemin ». Cette chanson je l’avais écrite deux mois avant la sortie du film et composée en une après-midi, tout simplement pour des raisons d’économie parce que je n’avais pas d’argent à donner à un grand parolier et tout à coup, alors que je pensais que ce morceau était juste sympathique, elle fait partie des chansons françaises les plus chantées dans le monde. C’est donc très curieux et en même temps ça fait très plaisir.

Fêter ces cinquante ans d’amitié franco-chinoise est important.

Nous avons à peu près tout pour nous entendre ! Les choristes sont sortis il y a dix ans ici et pour moi symboliquement, être ici est une manière de boucler la boucle ! »

Patrick Bruel – Auteur, compositeur, interprète

« J’étais plutôt honoré que l’on me demande de participer à cette émission et surtout très curieux d’arriver dans cet univers qui de l’extérieur parait tellement inaccessible, tellement gigantesque, de cultures tellement opposées ! Depuis notre arrivée, tout est extrêmement simple, courtois, les Chinois ont l’air très heureux de notre présence et puis la musique reste la première langue internationale et là-dessus on se trouve, on se rencontre. Ce qui est difficile lorsque l’on chante une chanson en chinois c’est d’arriver à être à l’aise dans des codes qui sont complètement différents, qu’ils soient rythmiques, grammaticaux, musicaux. La première fois que j’ai entendu la chanson je me suis dit que ce n’était pas possible et c’est mon fils de onze ans Oscar, qui étudie le chinois depuis trois/quatre ans à l’école, qui m’a fait bosser, il l’a chantée devant moi, il m’a fait travailler et c’est devenu beaucoup plus facile ! Après avoir bien répété avec l’orchestre, j’arrivais à peu près à prononcer correctement et en voyant des sourires se dessiner sur les visages des Chinois je me suis dit que je n’avais pas du faire forcément n’importe quoi ! »

Jeanne Cheral – auteure compositrice interprète

« J’étais vraiment très touchée que l’on pense à moi pour célébrer ce cinquantenaire. Je trouve ça tellement positif et beau de célébrer une entente entre deux pays à l’heure où il y a évidemment beaucoup de mésentente dans le monde. J’ai très envie de venir à un vrai concert à Pékin. C’est tellement émouvant de se dire que pour le public qui n’est pas forcément francophone il se passe des choses à travers la musique. Même si le sens des mots n’est pas compris l’intention est comprise et ça c’est vraiment ce qui m’émeut. »

Arielle Dombasle – chanteuse, comédienne

« C’est ma première télévision en Chine et c’est la première fois dans l’histoire de la télévision que des artistes français et chinois sont réunis sur un même plateau. C’est formidable. Mon partenaire est l’un des plus grands ténors chinois, il est d’une générosité, d’une gentillesse, d’une magnanimité. On ne se rend jamais assez compte que les artistes sont des grands solitaires et dans ce genre de manifestation on se rencontre, on partage des choses, on s’aime, on s’amuse c’est ce que l’on aime. La musique est vraiment l’accélérateur de particules, c’est un langage, c’est l’âme du monde ! Le général de Gaulle a toujours beaucoup compté dans ma famille puisque mon grand-père était le premier diplomate à dire non au régime de Pétain et à rejoindre le général de Gaulle à Londres en 40. Il l’a nommé représentant de la France libre et fondateur de la France libre en Amérique. Ça a été le grand tournant de la vie héroïque de mon  grand-père et j’aime cette idée de suivre les mots du général de Gaulle, qui a voulu à travers tous les régimes successifs de la Chine créer des relations franco-chinoises. La France et la Chine c’est une longue histoire, il n’y a pas de raison que ça s’arrête. »

Laurent Korcia – violoniste virtuose

« C’est bien que les musiciens de différentes origines, différentes cultures se retrouvent. Dire que la musique est un langage universel c’est un petit peu cliché mais en même temps c’est vrai. C’est bien de pouvoir se rencontrer parce que nous n’avons pas souvent l’occasion de partager la scène. C’est une troupe très sympathique, rassemblée très judicieusement pour que chacun trouve une place un peu différente dans un style différent. Personnellement je ne connais pas de problèmes d’inimitié ou de violence entre musiciens ! »

Vincent Niclo – chanteur

« Je suis très honoré de faire partie du panel des artistes représentant la culture française parce qu’il y a des chanteurs, des musiciens. J’ai la chance de chanter avec un baryton chinois et un grand orchestre l’air du toréador de Carmen. C’est un grand chanteur qui voyage dans le monde entier, il est très généreux sur scène. Je chante également un titre de mon dernier album. C’est la première fois que je viens en Chine, c’est un voyage extraordinaire, une très belle aventure. J’aimerais beaucoup faire une tournée en Chine, c’est toujours passionnant d’aller à la découverte de cultures que l’on ne connaît pas, celle-là elle est  vraiment exotique, c’est ce qui fait sa force ! »

Anne Quéffelec – pianiste virtuose

« Je trouve très belle l’idée de créer des liens entre les peuples et en particulier entre des peuples si différents. Qu’un pays comme la France, qui a un rayonnement culturel international, cultive ses rapports avec la Chine et les Chinois au 21ème siècle c’est évidemment très important. De plus je me souviens très bien du jour où mes parents qui étaient gaullistes fervents s’étaient félicités de cette démarche très audacieuse du général de Gaulle qui avait reconnu la Chine populaire à un moment où au contraire la Chine était un peu mise au ban des nations. Cette émission a été aussi pour moi l’occasion de croiser des artistes français de disciplines différentes, des artistes de variété comme Yelle ou Jeanne Cheral. Nos univers ne se croisent pas forcément souvent, les passerelles ne vont pas d’elles-mêmes c’est fort dommage et grâce à de telles réalisations collectives c’est très enrichissant pour moi de faire ces rencontres. »

Yelle – auteure, compositrice, interprète

« C’était la première fois que je venais en Chine, je trouvais cette idée de collaboration entre les deux pays très chouette, une façon de découvrir un autre public et d’avoir un échange avec des artistes chinois sur une soirée c’est très enrichissant. J’ai rencontrés mes danseurs chinois le premier jour de mon arrivée, je leur avais envoyé des clips pour qu’ils se rendent compte de ce que je faisais. Ils avaient travaillé de leur côté et en fait ce qu’ils m’ont présenté était hyper bien, je leur ai fait confiance et j’ai eu raison car ils ont fait un super boulot. Nous avons communiqué grâce à une traductrice mais Il y a eu aussi beaucoup de moments où nous nous sommes compris comme ça en se faisant des petits signes. Je crois que lorsque les gens sont contents de faire quelque chose il y a une bonne énergie qui passe et tout se passe très bien. C’est assez nouveau de pouvoir venir faire des concerts en Chine, je serais très heureuse de le faire, d’aller à la rencontre du public chinois. Nous avons la particularité de chanter en français, j’espère qu’ils seront intéressés et curieux ! Je serai partante pour faire une version d’une de mes chansons en chinois ! Je pourrais essayer « Complètement fou », je n’ai pas demandé la traduction mais je vais le faire ! ».

Marc Piton – commissaire général du 50ème anniversaire des relations entre la France et la Chine et pianiste d’Arielle Dombasle dans « Les Aristochats »

« Nous allons inaugurer le cinquante-et-unième anniversaire des relations franco-chinoises. La musique est universelle, il n’y a plus la barrière de la langue, les Français chantent en chinois, les Chinois chantent en français, tout est mélangé, les numéros s’enchaînent ! C’est un peu la magie de ce cinquantième  anniversaire, avoir permis à de nombreux Français et à de nombreux Chinois de faire pratiquement huit cents événements ensemble. Nous avons beaucoup d’artistes français qui sont capables de venir chanter en Chine, cette émission de télévision l’illustre parfaitement. Cette année anniversaire nous a permis d’apprendre à mieux nous connaître entre Français et Chinois, à faire plus de choses ensemble, c’est important. Au-delà de la labellisation du cinquantième anniversaire, nous avons l’impression que beaucoup de Chinois ont donné énormément pour recevoir beaucoup de choses des Français et inversement. Dans les cinquante prochaines années, continuons ! Comme disait le général de Gaulle le 27 janvier 1964 : « n’ayons pas peur »… »