Chronique

Gardons-le en tête

Par Stéphanie Delacroix

On en voit un peu partout, au cinéma et à la télévision, Smaug, les 3 bébés de Daenerys Targaryen, dans les romans de Sir Terry Pratchett. Sur l’eau à Hong-Kong tous les mois de juin (mais parfois en mai et juillet, ça dépend du calendrier lunaire), sur terre à Kowloon (il y en a même 9), au Japon (enfin si les 7 boules de Crystal sont réunies), en vrai et en liberté (surveillée mais en liberté quand même) sur 4 îles en Indonésie, dans la mer au sud de Australie, et dans les forces armées de 4 pays…la France, la Belgique, la Suisse et la Russie. Si vous n’avez pas de chance vous en côtoyez même peut-être au travail, ou pire à la maison.

Ceux dans les films, les livres et les mythologies sont imaginaires, souvent malicieux, toujours majestueux, féroces et à prendre avec des pincettes…voire des tisonniers. En Asie, c’est principalement le nombre de griffes qu’ils ont à chaque patte qui les différencie, 3 pour ceux du Japon , 4 ou 5 pour ceux de Chine et 4 pour ceux de Corée et d’Indonésie. En France on les appelle aussi vouivre ou guivre.

Ceux dans l’armée française ont pour particularité de se déplacer à cheval mais de combattre à pied, c’était aussi le nom d’une arme – une sorte de couleuvrine (une arme à feu que l’on posait au sol) – utilisée jusqu’à la fin du 16ème siècle.

Les 9 de Kowloon (九龍), font référence à 8 montagnes et 1 empereur : Zhao Bing, le 18ème et dernier empereur de la dynastie Song, qui ne vécut que…7 ans (1272 à 1279) et régna les 313 derniers jours de sa courte vie. A HK nous avons aussi sa version aquatique avec une tradition sportive vieille de 2.000 ans en Chine du Sud.

Ceux dans l’eau aussi, mais en Australie, sont magnifiques : des as du camouflage d’une vingtaine de centimètres une fois adultes. Ils sont bel et bien réels même si ce sont les mâles qui portent les œufs jusqu’au jour de la naissance, quand ils les expulsent de leur ventre… enfin de leur poche ventrale. Ceux d’Indonésie, sont tout aussi vivants mais bien plus grands (jusqu’à 3 mètres et 90 kg) et bien moins charmants. Depuis 140.000 ans ils mangent leurs bébés (quand ils en ont l’occasion) et ont la salive tellement chargée en bactéries qu’elle est leur principal atout offensif. L’arme principale des marâtres, matrones, horribles bonne-femmes que l’on désigne sous ce qualificatif à leur image donc, sort aussi de leur bouche sous la forme de torrent de méchancetés et d’insultes.

Et voilà pour la rentrée une petite chronique de culture générale bien hétéroclite, qui j’espère vous aura appris deux ou trois petites choses pour meubler les conversations de bus, de machine à café ou de sortie d’école.