Expatriée à Hong-Kong
Il y a peu, je vivais encore à Paris entourée de ma famille et de mes amis. Mon quotidien était rodé entre mon travail, mes enfants et ma vie rythmée par la ville des lumières. Je vivais intramuros même après la naissance de mes deux enfants, passer le périphérique c’était la bouffée d’angoisse. J’ai pourtant quitté la France et me voici à Hong-Kong !!
Par Perrine Tavernier*
Le départ
Décembre 2017, enceinte de mon deuxième enfant, je pars avec ma petite famille dans trois mois vivre à Hong Kong, c’est signé ! Il faudra entre temps, prévenir la famille et les amis, s’occuper du déménagement, vendre l’appartement, et accoucher. Avec le recul, aujourd’hui, je concède avoir été un peu trop ambitieuse : déménager c’est toujours la tannée mais déménager à l’autre bout du monde avec un enfant de 3 ans et un nouveau-né … Mesdames, ne cédez pas aux hormones de grossesse, elles nous font faire des choses dingues !
Depuis mon appartement parisien, je réalise que cette expatriation est une chance. Hong-Kong c’est New York et Miami à la fois : on y travaille et on s’y amuse. A nous le soleil, la plage, les voyages… Je réalise aussi que je n’aurai plus tout mon petit confort construit au fil du temps à Paris.
Dans mon quotidien pressé et surchargé, j’avais réussi le tour de force de gérer une carrière en banque, où je m’épanouissais pleinement, et la garde des enfants (je passe sur les mois de galère absolue avant l’obtention de la place en crèche, je crois qu’on les a toutes connus). La crèche était dans notre rue, une nounou du tonnerre allait chercher mon fils aîné chaque soir de la semaine pour finir la journée tranquillement à l’appartement. J’avais même décroché le sésame pour le faire entrer dans l’école de notre choix pour l’année suivante. Tout était sous contrôle.
Côté maison, en bons bobos qui se respectent, nous ne mangions que bio. Notre vie de quartier nous permettait de trouver légumes, fruits, viandes, poissons, fromages, vins et le graal Monoprix à cinq minutes à pied de la maison.
Je sillonnais les ventes privées parisiennes pour trouver mes pièces coutures que j’affectionnais particulièrement et encore plus quand le prix était réduit. J’étais très à l’écoute de tous ces merveilleux artistes : peintres, chanteurs, créateurs qui ensoleillaient ma vie et je faisais tout cela sans les réseaux sociaux, à l’ancienne en flânant dans les rues de Paris, en lisant mes magazines que je piochais dans ma librairie et en écoutant radio Nova et France cul..ture !
Qu’à cela ne tienne, j’étais décidée à tout quitter et saisir cette chance de découvrir un autre pays.
Ce départ s’est effectué sous certaines conditions. La première était de s’installer sur Hong Kong Island (remplacement du périphérique parisien par la South China Sea). La deuxième condition était d’emmener toutes nos affaires à Hong-Kong afin de recréer notre chez nous à dix mille kilomètres.
J’étais loin de me douter que ce qui me faisait râler à Paris allait être ce qui me manque le plus : les Parisiens.
Paris a placé la barre très haute mais Hong-Kong me voilà !
Ma playlist :
Artiste : Bon Voyage Organisation
Titre : Goma
Album : Jungle Quelle Jungle
*Perrine Tavernier, Française arrivée à Hong-Kong il y a moins d’un an nous livre à travers une chronique humoristique, ses impressions de nouvelle expatriée au cœur du port parfumé.