Editorial

Encore une réforme !

Depuis 1947, le brevet est un examen qui se déroule en fin de la classe de troisième. Lors de sa création, ce dernier se nommait  »brevet d’études du premier cycle du second degré » (BEPC). Selon l’Éducation Nationale, il ‘‘évalue les connaissances et les compétences acquises à la fin du collège’’. Le ministère de l’Éducation Nationale, depuis cette année, applique une nouvelle réforme sur le Diplôme National du Brevet (DNB).

Par Nora Delahaye (illustration Jessica)

La réforme porte sur plusieurs points. Tout d’abord, le contrôle continu : auparavant, il représentait 200 points sur un total de 360. Dorénavant, les professeurs des différentes matières évalueront la maîtrise du socle commun en attribuant à chaque collégiens entre 10 (maîtrise insuffisante) et 50 points (très bonne maîtrise). L’élève pourra cumuler au plus 400 points sur 700. Il sera d’ailleurs déjà reçu s’il atteint 350 points.

Le point suivant concerne les épreuves écrites. Avant la réforme, ces dernières représentaient 120 points sur 360 et étaient constituées d’une épreuve de français, de mathématique et d’histoire-géographie-enseignement moral et civique. Désormais, les collégiens doivent passer une épreuve de mathématique associée à celle de sciences qui comportera deux matières tirées au sort entre la physique-chimie, les sciences de la vie et de la terre et la technologie, ces matières étant maintenant évaluées dans les épreuves finales. Les candidats passeront également une épreuve de français et d’histoire-géographie-enseignement moral et civique. L’ensemble de l’évaluation écrite pourrait rapporter jusqu’à 200 points. Jusqu’à 20 points supplémentaires seront d’ailleurs attribués au candidat ayant choisi un enseignement complémentaire tel que le latin.

Le dernier point principal de cette réforme concerne l’épreuve orale. Jusqu’alors, les élèves n’avait pas d’autre choix que l’Histoire des Arts. Maintenant deux possibilités s’offrent à eux : présenter un EPI (Enseignement Pratique Interdisciplinaire) ou choisir parmi l’un des trois parcours éducatifs. Les élèves du Lycée Français International de Hong-Kong ont ainsi étudié deux EPI cette année : l’un mélangeant anglais et musique portant sur les musiques afro-américaine l’autre mélangeant statistiques (mathématiques) et la SVT (sciences de la vie et de la terre) portant sur l’épidémiologie et prenant comme exemple l’épidémie du SRAS en 2003.

Ceux qui n’ont pas opté pour l’EPI mais pour le parcours éducatif ont eu le choix entre: l’Histoire des Arts transformée en parcours artistique et culturel, le parcours avenir consistant à s’immerger dans la vie professionnelle ou le parcours citoyen qui consiste à agir dans la cité.

Un sondage a été réalisé sur des individus ayant passé le brevet des collèges les années précédentes révèle une divergence d’avis par rapport aux EPI. D’une part, 67 % trouvent que cela ne fait que surcharger le brevet d’élèves ne commençant qu’à se familiariser avec une grande quantité de travail. Au contraire, 33 % pensent que les enseignements interdisciplinaires sont enrichissants et permettent aux personnes qui ne continueront pas les études après ce stade-là d’avoir accès à cette expérience similaire aux TPE pratiqués plus tard dans la scolarité.

En revanche, sur le sujet de l’épreuve de sciences, tous les élèves sondés sont unanimes à reconnaître une augmentation de l’anxiété et… des révisions !

L’objectif de la réforme du Brevet d’approfondir les connaissances et l’expérience des candidats en leur imposant plus de révisions à l’écrit et de réflexions sur leur épreuve orale sera-t-il atteint ? Réponse à l’issue des épreuves des élèves de troisième de l’année scolaire 2016-2017, promotion “cobaye” qui “essuiera les plâtres” du nouveau Brevet !