Du nouveau du côté de la boucherie de Hong-Kong
Lancé à Hong-Kong il y a moins d’un an, le site de vente en ligne “laboucherie.com.hk” est aujourd’hui en pleine expansion. Leur pari de départ, vendre de la viande et charcuterie française à des tarifs accessibles à tous, est réussi. Ils ont su fidéliser des clients, curieux au départ en offrant des produits de qualité, bien que congelés. Aujourd’hui l’équipe étend sa gamme et propose une véritable halle de marché avec quelques produits d’épicerie et de pâtisserie en plus des viandes françaises de bœuf, veau, porc, poulet et agneau. Rencontre avec le fondateur Maxime Lemaître.
Propos recueillis par Catya Martin
Trait d’Union : Quel était le risque de départ ?
Maxime Lemaître : Le gros frein était surtout lié au fait que nous proposons des produits congelés. Beaucoup ici veulent de la viande française, mais étaient-ils prêts à l’acheter congelée ? Nous nous sommes vite aperçus que ce n’était pas vraiment un problème. Beaucoup de nos clients achètent leur viande fraîche pour la congeler.
Quel est l’avantage des viandes congelées ?
Grâce au congelé la chaîne du froid est plus respectée et c’est un gage de qualité, surtout ici. De plus tout est fait en France, la découpe et la congélation. Le seul moment où votre produit est en dehors des zones de congélation c’est entre le camion et votre porte d’entrée.
Donc tout a fonctionné comme vous le souhaitiez ?
Non (rires). Nous avons une capacité d’adaptation qui fait que nous arrivons à satisfaire nos clients. Nous nous adaptons à la demande de nos clients. A titre d’exemple, nous avons revu les tailles de nos portions. Nous vendons des produits de taille plus petite, avec des portions pour deux personnes comme la côte de bœuf où nous proposons 1,5kg au lieu des 3kg au départ.
Etes-vous toujours en lien direct avec les producteurs ?
Pour ce qui est de la viande, oui, nous ne travaillons qu’avec les producteurs en direct. Notre métier principal étant grossiste,
nous avons cette logique et même si les quantités de laboucherie.com.hk ne sont pas aussi importantes, nous restons sur cette logique.
Pour les produits en extra comme les galettes des rois du mois dernier ou encore les baguettes, nous passons par des intermédiaires ici mais toujours avec des produits français fabriqués en France. La viande reste notre cœur de métier.
Qu’en est-il de laboucherie.com à Shanghai qui était en prévision ?
Nous ne l’avons pas lancé, pour différentes raisons, d’abord se lancer en Chine avec un seul produit n’est pas évident, notamment à cause des règlementations qui ne sont les mêmes qu’à Hong-Kong. Il y a eu la grippe aviaire en France avec l’interdiction d’importer du poulet, et la décision pour le bœuf, suite à la « vache folle » n’est pas encore à l’ordre du jour (NDLR : Les Etats-Unis ont d’autoriser l’importation de bœuf, interdite depuis 1998, il y a moins d’un mois).
A Shanghai nous nous sommes concentrés sur la viande de porc que l’on distribue, sous toutes ses formes, aux restaurants. Nous avons également développé notre marque « Oui Chef », déposée à Hong-Kong, en Chine à Taiwan et à Singapour, disponible en Chine, toujours à Shanghai, sur « l’hyper market » qui est un site de vente en ligne.
Peut-on trouver « Oui Chef » à Hong-Kong également ?
Oui, sur notre site. « Oui Chef » est notre marque avec des produits congelés (jambon, filet mignon, côtes de porc), origine France, que l’on importe nous-mêmes.
Quelles sont vos autres nouveautés ?
Nous avons diversifié notre offre en quelques mois, viandes dont charcuterie, pain, champagne, bières, … De cette diversification nous est venue l’idée d’un nouveau modèle. Nous souhaitons garder notre logique de départ avec du 100 % français en lien direct avec les producteurs mais travaillons sur un système plus en lien avec des halles de marché où vous passez du boucher au charcutier, au boulanger sans avoir à aller sur plusieurs sites. Nous voulons ainsi, offrir à nos clients la possibilité de se promener virtuellement dans des halles et de faire leur marché avec leur cabas. Notre site est en cours de fabrication afin d’être plus généraliste, mieux structuré et organisé.
Nous allons aussi travailler avec un chef étoilé qui réalisera des recettes simples et accessibles à tous, à partir de nos produits congelés.
Qu’en est-il des produits bios et de la défense de l’environnement ?
Le transport de nos produits est maritime, cela évite de détruire notre environnement, donc nous faisons attention à l’impact carbone. Pour ce qui est du bio, nous allons offrir dès le mois de mars de la viande de veau bio (osso bucco, côtes et escalopes). Nous sommes aujourd’hui les seuls à Hong-Kong à proposer du veau français bio. Notre poulet va également être un poulet bio. Défendre notre environnement est important mais il ne faut pas oublier l’humain et notamment les personnes en difficulté. Nous donnons le surplus de viande à des organisations comme « feeding Hong-Kong » (NDLR : 600kg de filet mignon ont déjà été donnés). Nous le faisons aussi aux Philippines.