Départ du Consul général de France
« Trois ans c’est à la fois très court et à la fois très long ! Il y a tant à faire ! La Chine du sud c’est la première porte chinoise ouverte sur l’étranger… », a déclaré le Consul général.
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Trait d’Union : Quel bilan tirez vous de ces trois années en Chine du sud ?
Bruno Bisson : Trois ans c’est à la fois très court et à la fois très long ! Il y a tant à faire ! La Chine du sud c’est la première porte chinoise ouverte sur l’étranger… Quelque chose peut-être un peu oublié mais pourtant le nombre d’étrangers présents en Chine du Sud, le nombre de consulats généraux qui continuent à s’y installer est un signe très clair du dynamisme de cette région. Les entreprises françaises, la communauté française font partie intégrante de cette Chine du sud.
C’est facile de s’y implanter ?
Ce n’est pas facile de s’implanter en Chine mais la Chine du sud a ce côté sympathique, le sud que ce soit en Chine ou en France a toujours une connotation un peu plus ouverte qu’ailleurs. C’est très vrai ici ! Je ne regretterai pas la Chine du sud mais je conserverai beaucoup de souvenirs de cette région et de Canton où j’ai vécu trois années extraordinaires.
Pas de regrets mais des remords ?
Ni regrets ni remords ! Qu’il s’agisse de visites ministérielles ou de visites de grands patrons, j’aurais souhaité en avoir encore plus, c’est humain ! Nous avons eu la chance d’avoir l’an dernier la visite du premier ministre pour célébrer les trente ans de coopération française dans le domaine du nucléaire, c’était la première fois qu’un chef de gouvernement français venait en Chine du sud, nous avons reçu plusieurs ministres à Canton, à Shenzhen, à Zuhai. L’industrie nucléaire est un dossier très important qui doit continuer à être poussé car la compétition est rude mais le
savoir-faire français en la matière est exemplaire. Nous attendons la décision des autorités chinoises pour de nouveaux contrats, nous sommes optimistes.
Justement ces autorités chinoises vous ont adopté en très peu de temps, quel est le secret de cette intégration ?
Je ne crois pas qu’il s’agisse d’un secret. Plus vous vivez en Chine et plus vous savez que vous avez encore beaucoup à apprendre. Par ailleurs la franchise, avec doigté permet de gagner beaucoup de temps. Lorsque les choses vont bien il faut le dire, lorsqu’elles vont moins bien, il faut le dire également. Il y a la manière, le moment de le dire et la personne à qui le dire. Il ne faut jamais hésiter. Si l’on veut obtenir un résultat, il faut expliquer, faire comprendre et demander comment on peut trouver des solutions.
Vos meilleurs souvenirs après ces trois ans ?
Tout d’abord la vie à Canton, malgré les 16 millions d’habitants de la capitale de la Chine du sud, c’est une ville très agréable à vivre, c’est un souvenir que je conserverai. Rentrer chez soi après une bonne journée de travail et voir la ville changer de couleur sur la rivière des perles, c’est magnifique. Je m’endormais avec une ville en couleur, je n’avais pas besoin d’allumer la télévision en couleur, je l’avais en regardant par la fenêtre ! Les cantonnais sont des personnes très agréables. J’ai pu m’adonner sans difficulté à l’une de mes passions qui est la photographie, j’ai pu me promener dans les rues pour découvrir la vie quotidienne des personnes dans la rue. Des personnes qui ont parfois peu de moyens mais dont la détermination à aller de l’avant donne une belle leçon. Dans notre société extrèmement moderne où la communication est le maitre mot, nous communiquons de moins en moins l’un vers l’autre directement et ces personnes sont un bel exemple de communication vraie.
Votre rencontre avec Sophie Marceau ?
La marraine de la DS a été une surprise formidable pour le public chinois l’an dernier. Elle a été extraordinaire de gentillesse, sympathie, disponibilité et sourire pour le plus grand plaisir du public. Je crois que Capsa a réussi une très belle inauguration de son usine à Shenzhen et un très beau lancement de la DS5. Je leur souhaite beaucoup de succès et j’espère que mon successeur pourra un jour rouler en DS5…
Et parmi les mauvais souvenirs, le nombre colossal de demandes de visas auprès de votre consulat en est-il un ?
Les Chinois qui viennent en France sont très nombreux mais je pense qu’il ne sont pas assez nombreux. Un pour mille seulement s’est rendu en France l’an dernier, il y en a 999 Chinois qui ne vont pas en France, nous avons donc une marge importante !
Pour les visas, le ministre a décidé en début d’année d’accélérer le flux de Chinois venant en France, ce fut une excellente chose pour notre économie et les résultats ne se sont pas fait attendre. Nous avons connu une augmentation considérable du nombre de demandes et il faut que cela continue. Bien sûr tout cela a un coût et demande une organisation qui finalement a été mise en place rapidement.
Pas de mauvais souvenirs après ces trois ans ?
Il n’y a pas de pire souvenir, il y a peut être des légères déceptions. Il y a encore beaucoup de choses à faire.
Que faut-il faire ?
Il faut continuer à travailler avec les autorités chinoises pour aider à l’implantation de nos entreprises et de nos concitoyens. Cela se passe très bien. Maintenant lorsque des familles viennent s’installer en Chine du sud la question des écoles se pose toujours et il faut que les autorités chinoises continuent à nous aider pour trouver des solutions d’accueil dans le domaine scolaire.