Chronique

Chronique Épouvantable

-Et vous pour Halloween, vous avez fait quoi ?

-On a attendu que ça passe. On avait bien la tentation d’aller se planquer dans une cabane isolée dans la forêt histoire d’échapper aux gens déguisés, aux films d’horreur et aux gamins qui viennent chercher des bonbecs (et en trouver sans plastique, sans gélatine, sans huile de palme, sans lait c’est presque mission impossible) …mais ça faisait trop film d’horreur justement. J’ai bien pensé à rester à la maison les lumières éteintes mais comment dire…

Par Stéphanie Delacroix

 

La peur (du latin pavor -> por -> peur) est une émotion qui survient quand on perçoit un danger réel ou possible ou imaginaire. L’épouvante (épouvanter, épouvantable, épouvantail) une peur intense incontrôlable partage d’ailleurs cette étymologie : ex (intensif) + pavere = expavere -> au présent actif : expaventare.)

Tout le monde a peur – sauf 400 personnes. Non pas les Avengers ou les membres de la Justice League (ca fait pas 400), les 400 personnes atteintes de la maladie d’Urbach-Wiethe une maladie génétique extrêmement rare qui endommage une ou plusieurs des zones du cerveaux qui identifient les stimuli de la peur.

Rassurez-vous (si jamais vous aviez « peur ») je ne vais pas refaire ma chronique de septembre 2020 sur la peur, j’ai bien trop « peur » que vous vous en rendiez compte…mais vous pouvez la relire en ligne (1) pour une petite révision (2)…

Il y a une bien-sûr une culture de l’épouvante (oui c’est comme ça qu’on dit) en France avec Maupassant et une myriade de films d’horreur depuis La Main du Diable en 1943 jusqu’à ceux d’Alexandre Aja, mais moins qu’aux États Unis, le pays d’Halloween, d’Edgar Allan Poe, de Stephen King, de Chucky, de Freddy et de Blair Witch Project, et bien moins qu’en Asie du Japon à l’Indonésie en passant par la Thaïlande.

En Indonésie une programmation typique c’est 15 % de blockbusters US, 10 % de comédies romantiques indonésiennes et de films d’animation et pour les 75 % qui restent des films d’horreur locaux ou internationaux…Résultat, je regarde mes pieds jusqu’au comptoir pour le popcorn et puis à nouveau jusqu’à la salle, où je passe la durée des bandes annonces les yeux dans le pull (oui à Bali aussi il fait froid au ciné) et les doigts dans les oreilles.

Mon maximum c’est les Gremlins et Stranger Things…

Alors que les copains de mon fils se réjouissaient dès l’âge de 10 ans d’aller voir le dernier film de fantômes femelles hurlantes avec du jus noir qui coule des yeux, nous, on eu bien du mal à regarder La Mouche et Alien au programme de 4eme (à 14h avec les rideaux ouverts)…mais…mais…c’est vrai qu’on a quand même rigolé (surtout après).

C’est quand même bizarre, étrange, surnaturel, irréel, fantastique, fascinant ce bien-être procuré par la « fausse » peur. Un bien-être à la fois chimique, avec plein de mots en « ine » : endorphine, la dopamine, la sérotonine et l’adrénaline, comme d’autres « ine » plus…enfin moins… (cocaïne, héroïne, morphine…), et intellectuel. En effet pendant « It (3) » c’est plus difficile de continuer de stresser pour l’interro du lendemain ou le loyer à payer, que pendant « When Harry Met Sally ».

Clic. Tiens une coupure de courant, bon mon ordinateur est sur batterie, continuons.

Je disais donc, c’est du fait d’une réaction chimique ET intellectuelle que…

Crack. C’est quoi ce bruit …ça doit être Minouche…oula elle a trop mangé Minouche pour faire grincer le parquet comme ça…

Bah depuis quand t’as les yeux rouges Minouche ? C’est quoi derrière toi au plafond…on dirait des, on dirait des…des… Aaaarrrgggghhhh

 

  1. “Révision” vous aviez peur avant les exams ou pas ? Moi je vous laisse deviner…
  2. http://stephaniedelacroix.com/le-grand-mechant-loup/
  3. C’est déjà une épreuve de chercher l’affiche pour illustrer cette chronique !