Infos Régionales

Chorus : déjà cinq ans !

Né d’une passion pour les mathématiques et la musique, le « Live Band School » (LBS) va rapidement voir le jour à Hong-Kong. Pour Patrick Larbier, son fondateur, le LBS était la première phase d’un vaste projet pédagogique. Six mois après ses débuts en mars 2013, LBS devenait Chorus qui fête cette année ses cinq années d’existence.

Bien connue de la communauté francophone installée au sein de l’ancienne colonie britannique, Chorus va rapidement devenir une véritable référence pour un grand nombre d’enfants et d’adolescents.

S’enchaînent ensuite des concerts autour de la chanson française et de la chanson à texte mais aussi des spectacles de théâtre ou encore des cours de musique, de théâtre, de français et de mathématiques, pour la plus grande joie de tous.

Pour Patrick Larbier, « il n’y a pas de frontière entre les disciplines. L’épanouissement global des élèves passe par les arts et les sciences. » Retour sur l’aventure pas comme les autres d’un ancien financier qui a décidé de vivre son rêve.

Propos recueillis par Catya Martin

 

Trait d’Union : Vous êtes passé d’une carrière dans la finance à la création de Chorus. Comment cela peut-il se faire ?

Patrick Larbier : Progressivement. En effet, Chorus existe officiellement depuis mars 2013. Mais en réalité, alors que je travaillais encore dans la finance, j’encadrais déjà quelques élèves le samedi. J’ai peu à peu réalisé que c’était cette voie que je voulais prendre. J’ai quitté la finance pour me consacrer entièrement à Chorus. Je repartais à zéro pour me lancer dans un projet vague, peut-être, mais qui me tenait à cœur.

 

Aviez-vous un passé de pédagogue ?

J’ai publié une dizaine de méthodes de guitare chez un éditeur français réputé. Sans enseigner la musique, j’ais passé plusieurs années à réfléchir à ses enjeux pédagogiques. J’ai également étroitement collaboré à un important site pédagogique de guitare.

 

Aviez-vous un plan de développement ?

Non. Je n’étais guidé que par mon optimisme. Sans être capable de justifier la viabilité de mon projet, j’y croyais très fort ! Ma philosophie était de ne proposer que des activités qui me ressemblaient, sans compromis. C’est la raison pour laquelle je refusais des élèves en guitare parce que je les considérais trop jeunes, ou bien en maths parce que ça n’allait pas dans le sens de mon projet global.

 

Quelles ont été les premières difficultés ?

La principale a été de passer d’un salaire mensuel très confortable à … très peu. Mais tout s’est construit de façon régulière, semaine après semaine. Moi qui avais passé ma vie dans des niches très spécialisées, j’ai dû tout apprendre comme par exemple faire une vidéo sur Imovie, un flyer sur Photoshop.

 

Quel rôle a joué votre famille dans ce nouveau départ ?

Marion, mon épouse, a créé et développé la branche théâtre. Aujourd’hui, elle s’occupe également du français Nous gérons donc ensemble le développement de Chorus. Quant à mes enfants, mon fils Léo était guitariste dans le premier groupe de Chorus et son frère, Max, chantait. Chorus, c’est donc d’abord une histoire de famille.

 

Vous enseignez la musique et les maths. Comment associez-vous des matières aussi différentes ?

Dans mon esprit, il n’y a aucune différence fondamentale entre les matières. Bien sûr, certaines sont plus abstraites que d’autres, mais en général elles reposent toutes sur un mélange de rationalité et d’esthétique. L’esthétique en maths n’est pas une utopie. Une démonstration peut être élégante ou bien maladroite et lourde. La correspondance musique/maths est d’ailleurs très forte dès lors qu’on s’intéresse à la notion d’harmonie.

 

Quel a été le développement des activités musicales ?

Philippe Besnard m’a rapidement rejoint pour les animations de groupes de rock et de guitare. Nous avons progressivement mis en place les soirées Wanch durant lesquelles les divers groupes se produisent en public. Aujourd’hui, nous proposons un Chorus at the Wanch chaque mois. Les activités musicales sont réparties entre Stanley et Causeway Bay et ce, quatre jours par semaine. Le samedi, plus de 80 élèves viennent nous rejoindre dans les studios de répétition.

 

Comment sont nés les ateliers théâtre ?

Nous avons démarré le théâtre pour les enfants après la musique mais son développement a suivi la même courbe. Le théâtre a peut-être été moins connu au début car nous exposions moins les élèves dans des spectacles. Désormais il s’agit d’une activité aussi importante que la musique. Nous avons d’un côté le théâtre pour les enfants et les adolescents à Stanley, à Causeway Bay et au LFI et le théâtre pour adultes à Wanchai.

 

Qui sont vos élèves ?

S’ils sont principalement français, nous avons également des élèves d’autres nationalités. Ils ont entre 4 et 18 ans. Nous enseignons également à des adultes.

Nous avons une relation particulière avec les élèves. J’ai toujours eu à cœur de créer une communauté d’élèves et je crois que j’y suis parvenu. Par ailleurs, un de mes grands plaisirs est d’inclure des adolescents dans mes concerts d’adultes comme dans le dernier concert Made in France qui a eu lieu au Grappa’s.

 

Qu’est-ce que Chorus aujourd’hui ?

Chorus compte environ 400 élèves. Nous nous développons autour de quatre axes : la musique, le théâtre, les maths et le français. Rajoutons également l’encadrement scolaire pour le primaire et le français langue maternelle (FLAM). Nous sommes huit enseignants. Il y a cours sept jours sur sept. Toutes les trois semaines, nous organisons soit une soirée musicale, soit un spectacle de théâtre. Chorus, ce sont aussi des familles qui nous soutiennent depuis le début et que je tiens d’ailleurs à remercier.

 

Quels sont les concerts à venir ?

En plus du Chorus at the Wanch mensuel, nous présentons cette année un nouveau concert Chansons Françaises au Peel Fresco le 26 mars.

Le 16 juin, nous proposons une Fête de la musique au Grappa’s Cellar. Il s’agit d’un concert gratuit donné par les élèves de Chorus dans une première partie, puis par Le Chorus band dans une deuxième partie avec des chansons françaises.

 

Quel est le programme de théâtre cette année ?

Le groupe avancé de collégiens et lycéens présentera Le Fantôme de Canterville le 25 avril à Chai Wan. Nous présenterons également le travail des groupes de théâtre en activité extra-scolaire du LFI à Chai Wan le 2 juin.

 

En quoi vos cours de mathématiques ont-ils une particularité ?

Comme pour toutes les activités, ils se font en groupe. Cette année, j’ai développé le principe du groupe avancé. En effet, de la troisième à la terminale, il est désormais possible pour les élèves d’un bon niveau d’aborder le programme de l’année suivante. Par exemple, les élèves de troisième étudient le programme de seconde, ceux de seconde celui de première S, etc…. Pour les terminales S, je propose un programme axé sur celui des classes préparatoires.

 

Avez-vous un regret ?

Non. Sauf peut-être celui de ne pas avoir fondé Chorus plus tôt.

 

De quoi êtes-vous le plus fier après ces cinq années ?

De ma liberté. Je fais ce que je veux comme je le veux. Je suis également très fier de tous ces moments de complicité avec les élèves, comme lors des soirées du Wanch.

 

Quels sont vos projets pour les cinq prochaines années ?

Aujourd’hui doit être mieux qu’hier, et moins bien que demain. Mon projet pour les cinq prochaines années est de pouvoir me retourner sur aujourd’hui en souriant et me dire : « C’était pas mal en 2018, mais on a fait du chemin depuis… ».

 

www.chorus.hk
email : info@chorus.hk