Événement

Champions du Monde !

344 athlètes issus de 41 nations ont participé aux 20 épreuves des championnats du monde de cyclisme sur piste organisés à Hong-Kong du 12 au 16 avril dernier. Avec trois médailles d’or, une d’argent et une de bronze, la France se classe deuxième derrière l’Australie. Une équipe de France soudée et motivée pour gagner les épreuves des prochains jeux olympiques de Tokyo en 2020… qui a partagé sa joie et son émotion à l’issue de cette rencontre.

Propos recueillis par Philippe Dova

Joël Leduc, chef d’entreprise installé depuis 26 ans à Hong-Kong, issu d’une famille de cyclistes depuis trois générations, passionné de « la petite reine » et coordinateur du séjour de l’équipe de France à Hong-Kong.

« Oh que c’est bon ! Incroyable ! Une médaille de bronze à Rio l’année dernière et là trois médailles d’or, une d’argent et une de bronze ! Phénoménal ! »

Vincent Jacquet, Directeur Technique National FFC

« Très beau résultat, une belle génération qui arrive, un état d’esprit retrouvé au sein d’un groupe solidaire. Je pense que c’est cela qui fait le petit supplément d’âme de l’équipe de France. Tous ces résultats nous l’ont montré. Un travail d’équipe et des vrais talents. Je suis très fier d’eux, tout simplement. »

Michel Callot, Président de la Fédération Française de Cyclisme

Trait d’Union : Quel bilan faites-vous de ce championnat du monde ?

Michel Callot : Pour la Fédération ce qui est important c’est le bilan global de ces championnats avec évidemment les titres, les médailles, toutes les médailles et surtout ce qui est très intéressant dans la dynamique qui doit être celle de la piste française c’est que nous avons ces résultats à la fois dans la partie sprint et à la fois dans la partie endurance. Je crois que c’est de nature à vraiment souder ce collectif dont nous avons besoin avec une dynamique de la victoire qui est souvent ce petit plus qui permet aux athlètes de se surpasser dans ces grands moments.

On vous a senti un peu tendu, très attentif et puis très heureux à la fin…

C’est certain en plus j’assistais ici à mes premiers championnats du monde, je suis effectivement attentif, j’observe, j’essaye de bien comprendre comment fonctionnent nos collectifs pour pouvoir travailler aussi au bénéfice de nos athlètes pour la prochaine olympiade et puis après c’est le soulagement lorsqu’il y a les résultats et les victoires en particulier !

David Lappartient, Président Union Européenne de Cyclisme, Vice Pdt de l’Union Cycliste Internationale, Président d’honneur de la FFC…

C’est un bilan très bon parce que nous avons trois médailles d’or, au tableau des médailles nous sommes excellemment bien classés, une dynamique existe dans cette équipe de France… Certes nous n’avons pas eu tout à fait les résultats que nous attendions lors des jeux olympiques mais la dynamique était déjà là. Nous la retrouvons aujourd’hui ! Les champions ne sortent pas de nulle part, les champions sont là. L’équipe de France est une équipe de haut niveau, avec des coureurs qui courent à la perfection : ces courses ont été très tactiques et ils les ont gagnées ! Sur le sprint François Pervis est revenu à son meilleur niveau, ça pousse derrière ! Je pense que cette équipe de France a un très bel avenir devant elle, nous espérons que « l’américaine » puisse revenir au programme olympique ce qui pour la France offrirait une possibilité de médaille supplémentaire.

Vous êtiez très proche des athlètes aujourd’hui…

Oui parce que c’est quand même le cœur de notre sport, même si je ne suis plus président, ces athlètes je les connais depuis huit ans et lorsque l’on supporte le sport c’est pour ces émotions extraordinaires qu’ils nous donnent ! Lorsque l’on voit cette équipe de France et que l’on entend résonner la Marseillaise, forcément cela véhicule des émotions. Je voulais être aux côtés du Président Michel Callot, avec cette équipe de France pour partager avec eux ces moments de joie.

Champions du monde…

Médaille d’or et Marseillaise pour François Pervis dans l’épreuve du Kilomètre contre-la-montre Hommes, dont il détient le record du monde. Le nouveau champion du monde a conquis son quatrième maillot arc-en-ciel en passant la ligne d’arrivée avec 0,334 seconde d’avance sur le Tchèque Tomas Babek et le Français Quentin Lafargue crédités exactement du même temps, au millième près. Incroyable ! A peine descendu de son vélo et très essouflé, il s’est confié à Trait d’Union !

François Pervis :  Je suis en vacances ! C’était beau ! Et puis Quentin il fait deuxième c’est bien, or et argent !

Trait d’Union : Elle n’est pas si mauvaise que ça l’équipe de France !

Mais non elle n’est pas mauvaise, il faut arrêter de dire ça ! L’année dernière c’était compliqué à gérer, c’est tout. On n’est pas fini ! En tout cas pas moi, la preuve !

Deux kilomètres à une zéro zéro, en plus de une zéro quatre à dix heures ce matin…

Je remercie tous ceux qui ont été mauvaise langue envers moi, même si je sais que je ne dois pas y faire attention, mais en tout cas je crois qu’aujourd’hui je me suis fait un malin plaisir à leur clouer le bec ! Je remercie tous ceux qui m’ont soutenu, voilà, c’est top, c’est génial ! Je retrouve le maillot que je chérissais tant.

Que ressentez-vous ?

Je suis super content, septième titre, quatre fois au kilomètre !

Qu’allez vous faire dans les prochains jours ?

Je vais prendre deux mois de vacances, cela fait dix ans que je ne coupe pas plus de quinze jours deux fois par an ! Là si je veux aller jusqu’à Tokyo 2020, j’ai besoin vraiment de partir à la pêche, de prendre du temps pour moi, de reposer mon corps et mon esprit pour repartir frais et dispo pour les jeux olympiques de Tokyo 2020 !

Interview à chaud de Morgan Kneisky et Benjamin Thomas, médaille d’or de « l’Américaine ».

Coup double pour Benjamin Thomas qui cumule cette médaille d’or avec celle conquise lors de l’épreuve de « l’Omnium » le samedi 15 avril.

Morgan Kneisly : On ne peut guère finir mieux un championnat qu’avec un maillot de champion du monde donc tout va très bien ! C’est une bonne fin pour l’équipe de France, les deux dernières journées ont été productives, le bon collectif a pris le dessus sur les efforts qui ont été difficiles les trois premiers jours donc voilà ! On a tous été forts, on s’est tous serré les coudes et lorsque dans une course l’amitié et le fait d’être soudés fonctionnent, cela nous tire vers le haut ! On a réussi a faire le maximum et à obtenir le titre malgré la concurrence.

Trait d’Union : Comment vous sentez- vous ?

Morgan Kneisly : Très bien, c’est une sensation que je connais parce que ce n’est pas la première fois mais c’est la première fois avec Benjamin. À chaque fois que je prends un nouveau partenaire je créé une amitié, on passe beaucoup de temps ensemble. Je suis super fier de lui, il a obtenu deux titres de champion du monde sur ce championnat, c’est certainement l’homme du championnat et ce sera certainement l’homme d’autres championnats ! Il sait me tirer vers le haut et aujourd’hui on a réussi à faire l’incroyable.

L’amitié c’est le secret de cette victoire ?

C’est le secret de toute victoire ! En « Madison », tous les coureurs qui sont à haut niveau sont des amis parce qu’ils passent beaucoup de temps ensemble. Nous avons presque un écart de dix ans avec Benjamin mais cela n’empêche pas d’avoir des liens forts, sa personnalité me correspond, c’est quelqu’un que j’apprécie vraiment et je suis super satisfait de finir ce championnat et d’être champion du monde avec lui.

Vous allez entendre la Marseillaise dans quelques instants, cela fait du bien ?

Ca fait toujours du bien, je l’écoute même dans mon MP3 la nuit (rires), non je plaisante ! C’est toujours un plaisir ! En plus je viens d’intégrer l’équipe de l’Armée de Terre, je viens de rejoindre l’équipe de Benjamin sur la route. Gagner avec le maillot bleu blanc rouge en étant soldat c’est toujours quelque chose de symbolique qui nous tient à cœur. Nous sommes fiers de représenter l’Armée Française et la France à haut niveau.

Benjamin vous êtes donc l’homme de ces championnats du monde…

Benjamin Thomas : On peut dire ça ! Je ne m’attendais pas à autant de réussite ici, pour que ce soit parfait il aurait fallu faire une petite médaille sur la poursuite par équipe, mais franchement deux maillots c’est plus qu’inespéré.

Je savais qu’avec Morgan nous étions hyper motivés, cela fait deux ans que nous donnons tout pour être la meilleure équipe du monde et aujourd’hui nous avons fait un petit pas de plus vers cette position au niveau mondial et j’espère que ce n’est que le début pour nous.

La prochaine étape ?

Du repos déjà, une bonne semaine de vacances va me faire du bien, je n’ai pas pris de repos depuis un moment. Ensuite ce sera la saison sur route avec l’Armée. Avec Morgan nous avons un beau programme de course qui nous attend et nous espérons lever les bras aussi sur la route !

Vos camarades de l’armée vous ont-ils suivi à distance pendant ces championnats ?

Enormément ! Tous les jours je reçois des messages de mes chefs, hier pour ma première médaille d’or j’ai reçu un message du chef d’etat major, du commissaire au sport, le ministre m’a appelé donc on est très soutenu par tout un pays et on porte un peu plus que le maillot de la France, on porte le maillot de l’Armée Française !

Un message à leur envoyer ?

A tous ceux qui sont en opérations extérieures, nous pensons fort à eux, ils font régner la paix dans le monde et grâce à eux le monde se porte un peu mieux.