Coups de coeur

Caroline Vigneaux quitte la robe

Passer du Palais de justice aux planches de théatre, c’est le choix fait par cette humoriste française. C’est en 2008 que Caroline Vigneaux décide de raccrocher son habit d’avocate pour s’inscrire au Cours Florent avant de se lancer avec son premier one woman show en 2009. Depuis le succès est au rendez-vous avec déjà plus de 250.000 spectateurs conquis par cette comique à l’humour très fin qui, avec charme, nous entraine dans son univers. Présente à Hong-Kong pour présenter son spectacle les 15 et 16 décembre, Caroline Vigneaux répond à nos questions. Rencontre avec une artiste engagée et militante.

Propos recueillis par Catya Martin

 

Trait d’Union : Vous êtes passée d’avocate à humoriste sans vraiment préparer votre entourage. Comment ont-ils réagi (vos collègues, vos proches) ?

Caroline Vigneaux : Je n’ai préparé aucun proche car j’avais peur qu’ils me fassent changer d’avis. Ils ont tous été très surpris. Mes parents ont eu très peur. Surtout que je travaillais dans un gros cabinet d’avocats d’affaires, je gagnais bien ma vie et je me suis retrouvée dans une salle de 40 places, à moitié vide, mais avec l’envie de vivre ça chevillée au corps. Mais aujourd’hui mes parents sont rassurés.

 

Vous citez souvent la phrase de Confucius « On a deux vies, et la deuxième commence quand on se rend compte qu’on n’en a qu’une. ». Vous avez fait de cette citation votre chemin de vie ?

Oui c’est ma devise. J’ai perdu mon grand-père qui était une personne très importante dans ma vie. Et c’est là que j’ai réalisé que moi aussi j’étais mortelle et que je n’avais qu’une vie. Et puis je me suis demandée si être avocate suffirait à remplir toute mon unique vie… et j’ai choisi de changer de vie, d’arrêter de défendre les gens pour les faire rire. Mais si tout était à refaire je ne changerai rien. J’ai adoré ce métier, je l’aime toujours autant : je me sens toujours avocate.

Quels ont été les moments les plus compliqués mais aussi les plus heureux après ce changement de vie ?

Les débuts sont compliqués, comme dans toute entreprise. Parfois c’est très dur, voir décourageant… lorsque la salle est vide. Mais quand le bouche à oreille commence à fonctionner, que les salles se remplissent, on oublie vite ces débuts. Et mon meilleur souvenir reste l’Olympia, sans aucun doute. Jouer sur cette scène mythique m’a permis de réaliser un rêve, et surtout de le vivre en pleine conscience… ce jour restera à jamais un merveilleux moment de ma vie.

 

Pouvez-vous nous parler de vos débuts sur scène ?

Les débuts sont un mélange d’excitation, lié au commencement d’une nouvelle vie, et de peur. La peur c’est ce qu’il faut apprendre à maîtriser car c’est elle qui vous paralyse, et vous empêche de faire ce dont vous avez envie.

Votre vie d’avocate vous inspire-t-elle pour vos sketches ?

Le one-woman-show est un exercice très intime, car on parle de sa vision du monde, de ce que l’on ressent ou de ce que l’on vit… Et le fait d’avoir été avocate pendant six ans a marqué ma vie, si bien que oui cela inspire mes sketches. Et puis j’ai toujours un lien très fort avec cette profession, car beaucoup de mes amis sont avocats.

 

Qui sont vos références chez les humoristes français ?

Jacqueline Maillant a été une véritable révélation. C’est mon grand-père qui m’a fait voir « Croque monsieur » en VHS. J’ai été épatée par cette femme qui faisait rire des salles avec sa gouaille et son exubérance. Alors que moi, depuis toute petite on n’arrêtait pas de me dire de faire moins de bruit.

Et puis il y a Albert Dupontel. J’admire le travail de cet homme sur scène d’abord et au cinéma ensuite. Je suis une grande fan de son humour.

J’ai également beaucoup de respect et d’admiration pour les femmes humoristes qui ont ouvert la voie, comme Murielle Robin, Anne Roumanof ou Florence Foresti.

Pourquoi avoir décidé de venir jouer votre nouveau spectacle en avant-première en Chine et à Hong-Kong ?

Lorsqu’on me l’a proposé j’ai immédiatement accepté car je n’ai jamais joué en Asie.

 

Appréhendez-vous le public en Chine (Français de l’étranger) ?

Pas du tout. Chaque soir je joue devant un public différent. Mais je dois avouer que si j’avais joué face à un public chinois, là oui j’aurai vraiment stressé… car je ne parle pas un mot de chinois !

 

Que vous apporte cette tournée ?

C’est l’essence même de mon métier. Aller à la rencontre de mon public, même s’il se trouve en Chine… et le faire rire. C’est la vie que j’ai choisie.

 

Caroline Vigneaux

Hong-Kong Arts Center

15 décembre à 20h et

16 décembre à 19h30 et 21h30.

Billetterie : https://www.ticketflap.com/carolinevigneaux