ChroniqueRegardsTranche de vie

Bonne année !!!

On a passé Noël à Séoul. La neige tombait au matin du 25 et c’était beau. Il n’y a que la neige qui donne cette atmosphère enveloppée et douce à une ville de bitume.

Par Perrine Tavernier

Mais, pour démarrer la nouvelle année, on s’est dit qu’un peu de chaleur nous ferait grand bien. On a cherché des destinations en tout genre, mais comme je ne suis pas très organisée, le temps passait et c’était soit trop loin, soit trop chaud, soit pas assez…

Mon amie coréenne, celle dont je vous ai déjà parlé, m’a dit de regarder l’île de Phu-Qoc. Phu quoi ? Je n’avais jamais entendu parler de cette île située au sud du Vietnam. Effectivement, en regardant, ce n’était pas trop loin, avec des plages et des cocotiers, tout ce qu’il faut pour glander au soleil, ce qui était notre objectif premier.

Ni une ni deux, on réserve notre hôtel et on prend les billets d’avion sur Korean Air. C’était notre premier vol sur la compagnie nationale. Mon amie m’avait prévenue, tous les coréens partent à Phu Qoc en fin d’année et effectivement l’avion était plein à craquer, nous étions pour ainsi dire les seuls étrangers, les we-gu-gin. On quitte la Corée du Sud, mais dans l’avion, on a le sentiment d’emporter Séoul avec nous. Toutes les hôtesses portaient un binyeo, l’épingle à cheveux traditionnelle coréenne servant à fixer les chignons. Le magazine à bord s’appelait Morning Calm, le plat servi était un bibimbap que les gentilles hôtesses, fières de partager leur savoir-vivre aux étrangers, nous ont expliqués comment manger et, même si on connaissait déjà, on les a écoutées jusqu’au bout.

Le meilleur reste les consignes de sécurité qui sont données par un groupe de K-Pop. Je jure que c’est vrai. On les voit dans la vidéo, ils sont 7 à sauter, danser, chanter et hop la ceinture de sécurité, le masque à oxygène, la totale chorégraphiée et chantée : « Let’s goooo to the skyyyyyyyyYYYYYYY »

C’est comme si, en son temps, Claude François nous avait indiqué les sorties de secours des avions sur Air France.

Arrivés à Phu-Qoc, les promesses sont tenues : un temps de rêve, une plage de sable blanc et la mer avec une eau translucide (chose rare en Asie en raison de la pollution…).

À la plage, on a vu une palanquée de paires de fesses. C’est fou la recrudescence du string ! Et bien sûr, on reconnaissait les coréens en tee-shirt et short ou pantalon avec les brassards aux poignées.

Le soir du 31, il y a eu une tombola dans notre hôtel. La remise des lots s’enchaînait et à la question : « Where do you come from ? » la réponse était souvent la même : « Korea ».

La remise du premier prix arriva et je vous le donne en mille, on a gagné. On s’est retrouvés tous les quatre sur la scène à danser avec l’équipe de l’hôtel. Alors quand on nous a posés la question d’où on venait ? On a dit qu’on était Français, mais qu’on vivait à Séoul sous un tonnerre d’applaudissement !

La fin des vacances est arrivée bien trop vite, mais il a fallu repartir. On a pris un red-eye flight, ces vols commerciaux qui vous font partir la nuit pour arriver le matin suivant, la spécialité de Korean Air.

Vers la fin du vol, les hôtesses sont venues nous demander quelle était notre destination finale. On leur a répondu que nous allions à Séoul, alors elles nous ont tendu le petit formulaire à remplir lorsque l’on rentre sur le territoire coréen en tant que visiteur étranger. Mais nous n’en avons pas besoin, car, à la surprise des hôtesses, nous sommes résidents et notre maison en ce moment, c’est Séoul.