Bee, spécialiste de la construction durable
Arrivé à Hong-Kong en 2008 dans le cadre d’un VIE dans le textile, Maxime Pruvost a immédiatement eu l’opportunité, après ses études, de gérer un bureau d’achat ici pour 18 mois. Très vite il réalise que ce n’est pas sa voie, passionné par l’architecture, l’environnement et le développement durable. Il va donc adapter son travail à sa passion en créant Bee (Retail et Incorporation), entreprise spécialisée dans la construction durable, Portrait du vainqueur du SME Award de la Chambre de commerce française à Hong-Kong.
Par Catya Martin
Parcours impeccable pour ce jeune homme de 33 ans. Ecole de commerce suivie d’un master en construction durable aux Arts et Métiers, « J’étais le seul non ingénieur et peut-être poussé par cela, j’ai fini premier de mon master », indique avec satisfaction Maxime. « La construction m’a toujours intéressé, mon père est architecte et ma mère est peintre », précise-t-il.
Entre son VIE de départ et la création de sa société Bee retail, Maxime Pruvost a travaillé pour des sociétés de développement de centres commerciaux avec de nombreux projets en Chine et dans la région. « Mon projet principal a été le Mandarin Oriental à Taiwan. Nous avons développé l’arcade commerciale, j’étais en charge de faire la stratégie, le leasing, les études de marché pour Hong-Kong Land et ensuite pour présenter ce projet aux marques », explique le jeune Français. Il apprend le métier auprès des professionnels et bénéficie d’un réseau important. En 2013 il se lance et créé sa société. « Je ne savais pas où j’allais mais je sentais qu’il y avait des choses à faire dans ce domaine. Je savais qu’il était possible d’améliorer beaucoup de choses », explique-t-il.
La facilité au départ pour ce jeune entrepreneur est de travailler pour ses anciens clients en proposant des solutions environnementales et de développement durable. « En fait ce que je faisais était plutôt du project management c’est à dire à peu près ce que je faisais avant. C’était la demande du client et même si j’essayais d’apporter quelque chose en plus, ça ne fonctionnait pas très bien », souligne-t-il.
Un an et demi plus tard, il rencontre Alessandro Bisagni qui, à terme, deviendra son associé. Ils décident de réunir leurs forces, Maxime et son implantation auprès des marques grâce à son expérience dans les centre commerciaux et Alessandro qui avait les contacts auprès de grands noms de la mode. Commence alors l’aventure et les deux associés se lancent dans l’aménagement de locaux commerciaux durable. « Bee est d’abord né de la prise de conscience qu’il existe un large écart de compétences entre les équipes d’ingénierie et de conception qui introduisent des solutions durables et les équipes de construction chargées de concrétiser ces solutions. Dans le processus de mise en œuvre, les objectifs durables d’un projet sont souvent perdus », peut-on lire dans la présentation de la société.
Leur fonctionnement est simple, travailler sur un lieu pour une marque. « Les marques ont entre 300 et 500 magasins dans le monde et elle refont leur boutique tous les 5 à 10 ans. C’est donc un travail quasi permanent pour nous. Il y a tout le temps du travail à faire d’autant que les standards du développement durable évoluent également », explique Maxime Pruvost.
« On a trois solutions majeures qui peuvent marcher en synergie, l’environnement avec une démarche vers la certification environnementale, avec un impact sur comment optimiser le lieu. On va appuyer sur la localisation pour optimiser les transports, les matériaux, l’eau, l’énergie et la qualité environnementale intérieur, qualité de l’air thermale, thermique, acoustique et autres.
On va donc avoir des centaines de sujets sur un projet et essayer d’en optimiser un maximum », explique-t-il.
« Les marques ont maintenant une approche plus holistique en disant qu’elles veulent être durables. Il y a une minimisation des risques sur la dépendance à l’énergie et aux ressources. C’est aussi une opportunité en sachant que la génération des milléniums attache de plus en plus d’importance au développement durable. Il faut donc avoir une image qui puisse être « verte » », précise le jeune homme.
Avec Bee, Maxime Pruvost se sent chanceux et fier à la fois. Chanceux d’avoir transformé cette industrie et fier de contribuer à améliorer notre environnement. « Ce que l’on fait me semble de temps en temps anecdotique comparé à tout ce qu’il faudrait faire. C’est quand même un pas dans la bonne direction. En arrivant sur des projets où il y a énormément de consommation et réussir à optimiser ces consommations et avoir ainsi un réel impact sur l’éclairage ou encore la ventilation avec des bâtiments qui vont être là pendant 5 à 10 ans, est une satisfaction », conclut Maxime Pruvost.