Tranche de vie

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Depuis quelques temps, avec la pandémie, j’admets que sortir de ma zone de confort est loin d’être aisé ! Le contexte, les mesures qui s’imposent, m’obligent à me remettre en question, dépasser mes peurs, m’adapter, évoluer. Pas toujours facile ! 

Par Anne Suquet

 

Depuis ma rencontre avec le milan noir de Hong-Kong, j’ai trouvé un moyen simple d’échapper à la réalité terrestre. Et cela me fait du bien ! Sans doute, l’avez-vous expérimenté vous-même ?

 

C’est lui, le roi du ciel hongkongais !

Avez-vous déjà remarqué sa voix ?

Le milan eut jadis une autre voix, qui était perçante jusqu’à ce qu’il entende un cheval qui hennissait admirablement et il voulut l’imiter. Malgré ses efforts et plusieurs essais, il ne réussit pas à prendre exactement la voix du cheval. Il perdit en outre sa propre voix. De cette manière, il n’eut ni la voix du cheval ni sa voix de jadis ! Telle est la fable racontée par Ésope dans ses « Fables » à la fin VII et début VI siècle av. J.C.).

Un jour, au cœur de Central, comme faisant écho entre les gratte-ciels, des cris d’oiseau attirent mon attention. Au-dessus de moi, une ombre batifole, se jouant des courants d’air ascendants le long des parois des immeubles. L’oiseau libre est un grand oiseau urbain très commun et presque emblématique à Hong-Kong, semblable à un cerf-volant noir. 

Ignorant ma présence, il continue son jeu de cache-cache et rase les parois vitrées en toute impunité. Pendant ce temps, un laveur de vitres, suspendu dans le vide, exécute sa tâche tranquillement, se croyant à l’abri de tous les regards dans son habitacle perché à 200 mètres d’altitude. Quel beau spectacle pour les yeux que de constater cette promiscuité et complicité entre l’homme et l’animal comme des compagnons de cimes ! 

Ce spectacle suscite en moi de l’admiration, des émotions et un certain bien-être. Depuis, lorsque j’en ai l’occasion, je ne manque pas d’observer les cerfs-volants noirs dans le ciel de Hong-Kong dès que j’entends leur cri si particulier.

Black Kite ou le cerf-volant noir

Chaque année, en hiver, il vient du Nord, porté par le flot du grand flux migratoire d’oiseaux. Hong-Kong est l’un des rares endroits au monde où l’on peut voir cet oiseau de si près dans la zone urbaine. Le milan noir ou Black Kite en anglais, est un bel oiseau dont l’envergure atteint un mètre cinquante. Il paraît noir à contre-jour mais son plumage est brun-roux strié de noir et sa queue est fourchue. 

Parmi les rapaces diurnes, il est celui qui possède le registre le plus mélodieux. On dit qu’il « huit ».

Le Milan noir n’est pas un très bon chasseur, mais il est pourtant capable de faire des acrobaties aériennes spectaculaires pour trouver sa nourriture. Il camoufle son nid dans les hauts arbres sur les hauteurs des collines qui entourent Hong-Kong et se nourrit de serpents, batraciens, de charogne et de poisson. Le cerf-volant noir se situe au sommet de la chaîne alimentaire. Il aide à recycler et à éliminer les restes d’animaux. 

Il ramasse également des matériaux intéressants tels que des sous-vêtements, des gants, des serviettes, des sacs en plastique et du papier pour construire un nid douillet dans lequel la femelle peut pondre ses œufs. Ce sont des oiseaux créatifs avec de fortes capacités de survie.

Nous pourrions être effrayés par leur apparence, mais les êtres humains sont la plus grande menace pour les cerfs-volants noirs. Même si ces créatures appartiennent à la nature, leurs habitudes et leur mode de vie sont affectés par les activités humaines.

 

Regarder le monde autrement

Haut-lieu de passage des oiseaux migrateurs entre la Sibérie et l’Australie, Hong-Kong attire les ornithologues du monde entier. Bien que les premiers oiseaux commencent à arriver à Hong-Kong en septembre, ce n’est généralement qu’en octobre que la saison de migration commence vraiment ici. 

Jusqu’à la mi-avril environ, les zones humides et les forêts regorgeront de certaines des espèces d’oiseaux les plus belles, les plus étranges et les plus menacées au monde. Dans les marais de Mai Po, dans les Nouveaux Territoires, plus de 60 000 oiseaux aquatiques et du littoral se posent chaque année. Situé à Tin Shui Wai, le Hong-Kong Wetland Park de 61 hectares est une sortie divertissante et éducative pour toute la famille. 

Bien sûr, en raison de leur éloignement, certains de ces endroits peuvent être difficiles d’accès, en particulier pour ceux qui vivent dans l’île de Hong-Kong. Il existe également d’autres options pour l’observation des oiseaux comme les parcs urbains tels KowloonPark et Hong-Kong Park qui abritent un large éventail de belles espèces. 

Où que vous choisissiez de le faire, les prochains jours d’ici avril sont la haute saison pour l’observation des oiseaux à Hong-Kong. Alors prenez vos jumelles, vos appareils photo et lancez-vous ! 

C’est le moment de regarder le monde autrement.