Evasion

A la découverte du monde

Globe-trotteuse, aventurière, mais aussi pragmatique, Sandrine Beillard nous invite au voyage avec un livre illustré par de nombreuses photos. Du kenya à Bali, des Philippines au Népal, rien n’est laissé au hasard pour cette ancienne professeure du Lycée français de Hong-Kong. Préfacé par l’écrivaine et pianiste Chow Ching Lie, auteure du best-seller “Le Palanquin des larmes”, “Chemins d’ailleurs” est une véritable ode à la vie, à l’humain et à la tolérance. Nous avons souhaité en savoir plus sur cette exploratrice des temps modernes.

Propos recueillis par Catya Martin

 

Trait d’Union : Depuis combien de temps vivez-vous à l’étranger ?

Sandrine Beillard : J’ai passé le plus clair de ma vie à l’étranger, l’étranger étant en fait mon chez moi ! Je suis née au Maroc, que j’ai quitté à 17 ans pour aller poursuivre mes études en France et en Allemagne. Mon séjour en Europe a été d’assez courte durée.

Je suis en effet arrivée à Hong Kong à 23 ans, où j’ai vécu une vingtaine d’années. Actuellement installée à Bangkok, l’Asie reste ma résidence.

 

Pourquoi avoir décidé d’écrire ce livre ?

Certains ont toujours rêvé d’écrire, ce qui n’est pas mon cas. Jusqu’à présent, il m’a été offert de me réaliser dans des domaines très différents : l’enseignement au lycée français international de Hong Kong, ma deuxième maison, le cinéma, la compétition sportive, l’entreprenariat, le partenariat, la photo, et, ces derniers temps, l’écriture. En somme, autant d’ouvertures au monde !

À cela s’ajoutent les voyages, nombreux et lointains. Quand j’en ai relaté à quelques amis, l’enthousiasme a été le même : « Tu devrais écrire ! ». Ce fut le déclic. Une histoire, puis deux, puis trois… et j’y ai pris goût !

L’écriture a alors occupé une place grandissante, à tel point que j’ai décidé de faire de mes périples la trame d’un livre.

 

Comment s’est fait le choix des destinations et des anecdotes ?

Comme je l’ai dit dans l’avant-propos, il ne s’agit ni d’un guide, ni d’un répertoire de destinations, ni d’un récit de grandes expéditions, mais d’un recueil d’aventures loin des sentiers battus et de réflexions sur l’homme et la planète.

J’ai donc choisi de raconter ce qui me paraissait le plus éloigné du classique, du banal, et le plus susceptible de surprendre, d’effrayer, de faire sourire, d’émouvoir.

 

Quel message souhaitez-vous transmettre avec ce livre ?

Je souhaite, sans prétention naturellement, que, grâce à mon livre, mes lecteurs accèdent à ce qu’ils n’ont, peut-être, ni vu, ni connu, ni vécu.

Sans doute ont-ils récemment parcouru des lieux que j’évoque. Toutefois, à travers mes récits, ils auront l’opportunité de comparer le passé et le présent et de mesurer à quel point la terre et ses habitants ont changé. Mes photos en sont l’illustration.

J’aimerais également que soient éveillées les consciences et que soit confirmé, en quelque sorte, que, au sein d’une évolution vertigineuse, on peut rester en phase avec soi-même, avec l’autre, avec la nature, et donner une nouvelle dimension à sa vie, être libre dans un monde où l’on est de plus en plus aliéné, tout en respectant la planète et la diversité des cultures.

Mon vœu est que survivent d’éternelles valeurs, celles de la vraie vie !

Je suis heureuse d’avoir dialogué avec des lecteurs lors de la fête du livre du Var en novembre dernier et d’avoir perçu auprès d’eux un écho favorable aux échanges fondés sur la sincérité et l’authenticité. Mes pérégrinations m’ont convaincue qu’elles ne sont pas des mythes. Elles seront les mots-clefs des voyages hors du commun que je projette d’organiser : voyages à thème, voyages photos hors des sentiers battus, dans le luxe et la sécurité et avec un équipement minimal… pour un plaisir maximal !

 

Quelle a été votre plus belle expérience ?

Difficile de n’en citer qu’une… Probablement celle, humaine, partagée au Tibet. Je laisse à chacun le soin de satisfaire sa curiosité…

 

Quels ont été les moments les plus difficiles ?

Ceux où, à deux occasions, j’ai cru que mon existence et ma liberté touchaient à leur fin, dans l’Annapurna et au Pakistan. En cause, la nature et l’homme…

 

Que vous a apporté l’écriture de ce livre ?

Au début, elle m’a valu les délices, ou les affres, d’une immersion dans le temps et dans d’inoubliables souvenirs, merveilleux ou angoissants.

Pour des raisons évoquées dans mon livre, elle a ensuite représenté, au fil des jours, un total investissement, une plongée en moi-même, une gamme de fortes émotions, pour devenir un refuge, une thérapie. Le parcours a été long et exigeant, à toutes les étapes, mais c’est un bonheur et une satisfaction pour moi d’être allée jusqu’au bout et de donner encore une autre dimension à ma vie !

J’espère que cela suscitera chez mes lecteurs un semblable élan !

 

Vous sentez-vous plus photographe qu’écrivain ou est-ce un tout ?

Disons que le tout est dans la chance de se réaliser dans sa ou ses passions !

L’écriture et la photographie sont des créations individuelles et solitaires. Cependant, toutes deux nécessitent, la plupart du temps, l’autre et peuvent se combiner… dans un ouvrage de photos par exemple, ces dernières impliquant davantage le partage.

À cet effet, avec Marylène Eyral, brodeuse d’art haute couture, j’entreprends un travail collaboratif qui trouvera son aboutissement lors d’une exposition à Bangkok et à Hong Kong en 2018.

Un deuxième objectif est de permettre à celles et ceux qui le désirent d’acquérir des tableaux créés en puisant dans ma riche collection de photos rapportées de mes périples, des dizaines de milliers pour être plus précise ! Moyen de « connaître le monde sans franchir sa porte », selon le sage Lao Tse, ou encore, de posséder chez soi des mosaïques de photos illustrant goûts personnels, centres d’intérêt, œuvres dont on est fier… et de se féliciter chaque jour d’accomplir son propre chemin !

 

sandrinebeillard.com

“Chemins d’ailleurs” – Editions « les presses du midi »

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